Quelques notions-clés pour la compréhension du « Traité théologico-politique », thème: « individu et communauté ».
« Par droit et institution de la nature, je n’entends autre chose que les règles de la nature de chaque individu, règles suivant lesquelles nous concevons chaque être comme déterminé à exister et à se comporter d’une certaine manière. »
«La démocratie se définit ainsi: l’union des hommes en un tout qui a un droit souverain collectif sur tout ce qui en son pouvoir.»
«Par droit civil privé nous ne pouvons entendre autre chose que la liberté qu’a l’individu de se conserver dans son état, telle qu’elle est déterminée par les édits du pouvoir souverain et maintenue par sa seule autorité .»
« Est esclave qui est tenu d’obéir à des commandements n’ayant égard qu’à l’utilité du maître commandant; fils, qui fait ce qui lui est utile par le commandement de ses parents; sujet enfin, qui fait par le commandement du souverain ce qui lui utile au bien commun et par conséquent aussi à lui-même.»
« La justice est une disposition constante de l’âme à attribuer à chacun ce qui d’après le droit civil lui revient; l’injustice par contre consiste, sous une apparence de droit, à enlever à quelqu’un ce qui lui appartient suivant l’interprétation véritable des lois. »
«Des alliés sont des hommes de deux cités qui, pour ne pas être exposés au péril d’une guerre ou pour quelque autre raison d’utilité, s’engagent par contrat à ne pas se faire de mal les uns aux autres, mais au contraire à s’assister en cas de besoin, chacune des deux cités continuant de former un Etat propre.»
«L’ennemi est celui qui vit hors de la cité et ne reconnaît, ni en qualité d’allié, ni en qualité de sujet, le gouvernement qu’elle a institué. Ce n’est pas la haine en effet qui confère la qualité d’ennemi de l’Etat, c’est le droit qu’a la cité contre lui, et à l’égard de celui qui ne reconnaît l’Etat constitué par elle par aucune sorte de contrat.»
«Le crime de lèse-majesté n’est possible qu’à des sujets ou à des citoyens qui, par un pacte tacite ou exprès, ont transféré la totalité de leur droit à la cité; et l’on dit qu’un sujet a commis ce crime, quand il a tenté de ravir pour une raison quelconque, ou de transférer à un autre, le droit du souverain.»
«Être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la raison. »