Texte à résumer, format CNC, CCINP, E3A (4) (Thème: le travail)

Consigne :

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Texte :

« Le travail n’est plus ce qu’il était. De nouvelles formes de contrat ou d’organisation, de nouvelles activités ou de nouveaux outils viennent supporter cette hypothèse selon laquelle le travail aurait bien changé.

Des travaux un peu plus sérieux tentent de mettre en forme ces changements. Ils en dégagent sept principaux. Le premier serait l’envahissement de la technologie, qui bouleverse aussi bien les emplois de production que ceux de service. Cela signifie que la relation directe de la personne avec la matière est finalement de plus en plus rare et qu’il n’est pratiquement plus, hormis pour quelques emplois artisanaux, d’emplois que la technologie n’est venue ou ne pourrait venir modifier en profondeur.

Deuxièmement, la notion même d’emploi est remise en cause. On pouvait facilement décrire, classer et ranger un emploi. C’est maintenant moins le cas, les anciennes filières professionnelles ont éclaté, les catégories d’emplois sont moins étanches et, concrètement, chacun se rend compte qu’il est de plus en plus difficile d’expliquer à un enfant le contenu de son métier.

La troisième caractéristique est l’éclatement des formes de lien juridique entre la personne et l’entreprise. Dans toutes les économies développées, on a vu se multiplier les formes de contrats pour différentes raisons tenant autant au besoin qu’a l’entreprise de plus de flexibilité que du souci des personnes d’avoir des contrats plus adaptés à leur situation personnelle (temps partiel par exemple).

La quatrième caractéristique est un bouleversement d’une des spécificités de base de nos organisations traditionnelles, à savoir la désignation et le mode d’exercice du leadership. Dans des organisations plus informelles et plus souples où le matriciel et la transversalité, l’image hiérarchique traditionnelle du chef sont bouleversés, non qu’ils aient disparu mais ils n’en constituent plus la forme unique. Animation, coordination ou mise en réseau deviennent aussi importantes que contrôle et discipline. Mission de management ne rime plus forcément non plus avec grade, position hiérarchique ou classification.

La cinquième caractéristique est le développement du travail en équipes, même si celles-ci sont plus fluctuantes, temporaires et ajustées à des missions précises. La nécessaire individualisation du rapport juridique entre le salarié et l’entreprise est maintenant complétée par des pratiques de gestion des ressources humaines qui repèrent et évaluent la performance collective.

On souligne aussi le sixième changement du travail qui introduirait un nouvel acteur dans de nombreuses situations professionnelles, le service en particulier. Il s’agit du consommateur qui devient exigeant et participe au contrôle effectif du travail : c’est le cas évident de la distribution ou de la restauration rapide.

Le septième changement a trait à l’apprentissage permanent. Pour de plus en plus d’emplois, il est inenvisageable d’imaginer que les connaissances acquises en début de carrière suffisent à maintenir le niveau des compétences nécessaires pour toute une carrière.

On pourrait ajouter d’autres évolutions. Premièrement, on mesure aujourd’hui la transformation produite par la généralisation d’Internet. Les processus administratifs en sont totalement bouleversés, tout comme la manière de travailler, de chercher de l’information, de se connecter au reste du monde. La deuxième évolution concerne la généralisation de systèmes d’informations de plus en plus sophistiqués, qui relient les opérateurs et standardisent les modes opératoires.

De manière plus globale, il semble y avoir un consensus de l’opinion publique pour reconnaître que les conditions de travail se sont détériorées, que les risques psychosociaux se sont développés. Le meilleur témoin en est le stress : il serait devenu une composante essentielle de l’expérience de travail de chacun. Les ouvrages sur le harcèlement et la souffrance sont de véritables best-sellers et, en ce sens, témoignent de l’image du travail dans notre société, de la difficulté à le vivre au quotidien ou tout simplement d’une manière commune de le percevoir. »

Maurice Thévenet, Je veux tout le travail, Éditions d’Organisation Groupe Eyrolles, Paris, 2009, p. p. 07-09.

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