Traitement intégral d’un sujet de dissertation (6),(Thème: le travail)

Sujet : « « L’apparent dédoublement en temps de travail et temps de loisir- ce dernier inaugurant la sphère transcendante de la liberté – est un mythe. » (Jean Baudrillard, La Société de consommation.) Vous commenterez et discuterez le propos ci-dessus à la lumière de votre lecture des trois œuvres au programme. » Analyse de la citation Jean Baudrillard met en évidence, dans l’affirmation ci-dessus, le caractère irréel et fictif de la séparation que l’on opère communément entre travail d’une part et loisir de l’autre. En fait, Baudrillard utilise le terme « dédoublement » pour évoquer la frontière que l’on dresse entre travail et loisir. Néanmoins, le fait de qualifier ce « dédoublement » d’ « apparent » rend l’existence de cette séparation entre les deux domaines douteuse. Chose que confirme, encore une fois, l’attribut du sujet, qui est ici « L’apparent dédoublement », à savoir « un mythe ». Ce dernier souligne l’aspect fictif du distinguo que l’on fait généralement entre ce qui relève du travail et ce qui se range sous la catégorie de loisir. La négation de cette frontière séparant travail et loisir est, au fond, négation de l’aspect libérateur du loisir et qui est à l’origine de ladite frontière. Reformulation D’après Baudrillard, il n’y a pas réellement de frontières étanches entre travail et loisir et ce dernier ne libère pas l’Homme du premier. Ou bien Selon Baudrillard, le loisir, loin d’affranchir l’Homme du joug du travail, n’en est que le prolongement. Problématisation Si le loisir ne libère pas l’Homme du travail, il y a lieu de se demander si le travail n’est pas doté d’un aspect libérateur. Ou bien Si le loisir est inclus dans le travail, on se demandera alors si l’accès à la liberté, à ce que Baudrillard appelle «la sphère transcendante de la liberté », ne se fait pas via le travail. Plan général Certes, le loisir, sans être moyen d’accès à la liberté, n’est que le prolongement du travail. Mais, le travail est cette activité libératrice de l’Homme. Par ailleurs, le travail est, avant tout, contrainte et soumission. Plan détaillé Certes, le loisir, sans être moyen d’accès à la liberté, n’est que le prolongement du travail. Argument1 : Le loisir est prolongement du travail. Les Géorgiques de Virgile : « Oui, même aux jours de fêtes, il est des travaux auxquels les lois divines et humaines permettent de se livrer ; jamais la religion n’a défendu de détourner le cours des ruisseaux, de border la moisson d’une haie... » (P. 54) La Condition ouvrière de Simone Weil : « Chère Albertine, Je profite des loisirs forcés que m’impose une légère maladie (début d’otite – ça n’est rien) pour causer un peu avec toi. Sans ça, les semaines de travail, chaque effort en plus de ceux qui me sont imposés me coûte. » (P. 49) Par-dessus bord de Michel Vinaver : « Dehaze : Vous posez admirablement bien ce soir mademoiselle si vous saviez combien il est agréable de travailler dans ces conditions ah monsieur Toppfer oui entrez » (P. 66) Argument 2 : Le loisir peut constituer une pesanteur insoutenable. Les Géorgiques de Virgile : « en ne souffrant pas que son empire s’engourdît dans une triste indolence. » (P. 45) La Condition ouvrière de Simone Weil : « Ce vide pesant fait beaucoup souffrir. Il est sensible même à beaucoup de ceux dont la culture est nulle et l’intelligence faible. Ceux qui, par leur condition, ne savent pas ce que c’est ne peuvent pas juger équitablement les actions de ceux qui le supportent toute leur vie. Il ne fait pas mourir, mais il est peut-être aussi douloureux que la faim. Peut-être davantage. Peut-être il serait littéralement vrai de dire que le pain est moins nécessaire que le remède à cette douleur. » (P. 266) Par-dessus bord de Michel Vinaver : « Passemar : On dit que le taux de mortalité des gens à partir du moment où on les met à la retraite grimpe d’une façon vertigineuse » (P. 208) 2. Mais, le travail est cette activité libératrice de l’Homme. Argument 1 : Le travail est le lieu de la créativité par excellence. Les Géorgiques de Virgile : A la suite de la création du travail par le Père des dieux, l’homme créa à son tour les instruments et les outils de son travail afin de répondre à ses besoins élémentaires : « Alors on imagina de prendre aux lacs les bêtes sauvages, de tromper les oiseaux avec de la glu et d’entourer d’une meute les profondeurs des bois. L’un fouette déjà de l’épervier le large fleuve, dont il gagne les eaux hautes ; l’autre traîne sur la mer ses chaluts humides. » (P. 46) La Condition ouvrière de Simone Weil : L’ordre donné par le chef à l’ouvrier ne doit pas réduire ce dernier à un simple instrument de production voire un objet (chosification) incapable de créer car il est supposé privé de courage, de volonté, de conscience et d’intelligence. Responsabiliser l’ouvrier c’est lui restituer son humanité en lui donnant la liberté de créer et ce en le poussant à mobiliser un ensemble de vertus : courage, volonté… : « Au contraire quand les ordres confèrent une responsabilité à celui qui les exécute, exigent de sa part les vertus de courage, de volonté, de conscience et d’intelligence qui définissent la valeur humaine, impliquent une certaine confiance mutuelle entre le chef et le subordonné, et ne comportent que dans une faible mesure un pouvoir arbitraire entre les mains du chef, la subordination est une chose belle et honorable. » (P. 123) Par-dessus bord de Michel Vinaver : « Jaloux : L’approche créative consiste à créer le problème en affirmant à notre consommateur qu’il est malheureux et en lui expliquant pourquoi » (P. 192) Argument 2 : Le travail libère l’homme de ses vices. Par-dessus bord de Michel Vinaver : Le travail est moyen de redressement du comportement des employés comme le souligne la réplique suivante où Benoît défend auxdits employés de recourir aux petites querelles, au grenouillage, à la combine… : « je ne vous le demande pas je vous le dis ce sont les chamailleries entre certains d’entre vous tout ce grenouillage de couloirs ça n’a plus place dans la maison pour la bonne raison que nous n’avons pas trop de temps et d’énergie » (P. 131) Les Géorgiques de Virgile : « Le Père des dieux lui-même a voulu rendre la culture des champs difficile, et c’est lui qui le premier a fait un art de remuer la terre, en aiguisant par les soucis les cœurs des mortels et en ne souffrant pas que son empire s’engourdît dans une triste indolence. » (P. 45) La Condition ouvrière de Simone Weil : « J’ai beaucoup souffert de ces mois d’esclavage, mais je ne voudrais pour rien au monde ne pas les avoir traversés. Ils m’ont permis de m’éprouver moi-même et de toucher du doigt tout ce que je n’avais pu qu’imaginer. J’en suis sortie bien différente de ce que j’étais quand j’y suis entrée – physiquement épuisée, mais moralement endurcie. » (P. 56) 3. Par ailleurs, le travail est, avant tout, contrainte et soumission. Argument 1 : Le travail est réponse au besoin nécessaire dicté par la survie. Les Géorgiques de Virgile : « Le Père des dieux lui-même a voulu rendre la culture des champs difficile, et c’est lui qui le premier a fait un art de remuer la terre, en aiguisant par les soucis les cœurs des mortels et en ne souffrant pas que son empire s’engourdît dans une triste indolence. (P. 45) Ou bien « Son but était, en exerçant le besoin, de créer peu à peu les différents arts. » (P.45) La Condition ouvrière de Simone Weil : « On l’exécute à cause d’un besoin, non en vue d’un bien ; « parce qu’on a besoin de gagner sa vie », comme disent ceux qui y passent leur existence. » (P. 261) Par-dessus bord de Michel Vinaver : « Je suis l’auteur de cette pièce dès le plus jeune âge se manifestait mon don d’écrire à neuf ans j’avais composé une pièce en un acte qui s’appelle La Révolte des légumes mais il fallait vivre alors ç’a été cette petite annonce jeune licencié ès lettres présentant bien et ils m’ont embauché chez Ravoire et Dehaze » (P. 16) Argument 2 : Le travail comme servitude/soumission. Travailler c’est se soumettre et ipso facto perdre cet élément nécessaire qui fait l’humanité de tout un chacun à savoir la liberté. Les Géorgiques de Virgile : « Mais avant de fendre avec le fer une campagne inconnue, qu’on ait soin d’étudier au préalable les vents, la nature variable du climat, les traditions de culture et les caractères des lieux, et ce que donne ou refuse chaque contrée. » (P. 41) "Avant tout, honore les dieux et offre à la grande Cérès un sacrifice annuel en accomplissant les rites sur de gras herbages, quand le déclin de l'extrême hiver fait déjà place au printemps serein. Alors les agneaux sont gras, et les vins très moelleux." (P. 58) Ou bien " En outre, nous devons observer la constellation de l'Arcture, le temps des Chevreaux et les Serpents lumineux avec le même soin que les voyageurs qui, regagnant leur patrie à travers les mers orageuses affrontent le Pont et les passes ostéifères d'Abydos." (P. 50). La Condition ouvrière de Simone Weil : "Un jour je me suis rendu compte que quelques semaines de cette existence avaient presque suffi à me transformer en bête de somme docile." (P. 95) Ou bien « On est à tout instant dans le cas de recevoir un ordre. On est une chose livrée à la volonté d’autrui. » (P. 162) Par-dessus bord de Michel Vinaver : "Benoît : Oui et à présent vous dépendrez du controller mais vous me parliez je crois des frais généraux." (P. 128)

Traitement intégral d’un sujet de dissertation (6),(Thème: le travail)

Radouane EL AMRAOUI

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Explication détaillée des paragraphes de la préface du « Traité théologico-politique » de Baruch Spinoza (1)

Proposition de résumé de texte (1) dans l’esprit des concours : CNC, CCINP, E3A.

Synthèse de lecture comparative (09) des œuvres au programme de l’année 2023-2024, thème: faire croire, autour de l’axe : De la nécessité de croire.

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Synthèse de lecture comparative (7) des œuvres au programme de l’année 2023-2024, thème: faire croire, autour de l’axe : Le comédien comme figure du faire croire.

Synthèse de lecture comparative (8) des œuvres au programme de l’année 2023-2024, thème: faire croire, autour de l’axe : Le triomphe de la vérité (02)

Synthèse de lecture comparative (6) des œuvres au programme de l’année 2023-2024, thème: faire croire, autour de l’axe : Le triomphe de la vérité (01)

Synthèse de lecture comparative (5) des œuvres au programme de l’année 2023-2024, thème: faire croire, autour de l’axe : Le menteur comme figure du faire croire.

Synthèse de lecture comparative (4) des œuvres au programme de l’année 2023-2024 autour de l’axe : Le menteur comme figure du faire croire.

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Texte à résumer (5), format CNC, CCINP, E3A, Thème: Individu et Communauté.

Explication linéaire des paragraphes de la préface du Traité théologico-politique de Baruch Spinoza (2), (Paragraphes: 10-16)

Texte à résumer (4), format CNC, CCINP, E3A, Thème: Individu et Communauté

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