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Texte à résumer + sujet de dissertation dans l’esprit de CNC, CCINP et E3A (09)(Thème : faire croire)

Résumé de texte

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« En tant que moyen de conservation de l’individu, l’intellect déploie l’essentiel de ses forces dans la dissimulation car elle est le moyen de conservation des individus glus faibles et moins robustes, dans la mesure où il leur est impossible d’affronter une lutte pour l’existence munis de cornes ou d’une mâchoire acérée de carnassier. C’est chez l’homme que cet art de la dissimulation atteint son point culminant : l’illusion, la flagornerie, le mensonge et la tromperie, la calomnie, l’ostentation, le fait de parer sa vie d’un éclat d’emprunt et de porter le masque, le voile de la convention, le fait de jouer la comédie devant les autres et devant soi-même, bref, le perpétuel badinage qui partout folâtre pour le seul amour de la vanité sont chez lui à tel point la règle et la loi qu’il n’est presque rien de plus inconcevable que l’apparition, chez les hommes, d’un instinct de vérité honnête et pur. Ils sont profondément plongés dans les illusions et les rêves, leur regard ne fait que glisser à la surface des choses et ne voit que des « formes » leur perception ne conduit en aucune manière à la vérité, mais se borne à recevoir des excitations et joue en quelque sorte à tâtons dans le dos des choses. En outre, durant toute sa vie, l’homme se laisse tromper la nuit par ses rêves sans que jamais son sens moral ne cherche à l’en empêcher, alors qu’il doit bien y avoir des hommes qui, à force de volonté, ont réussi à se débarrasser du ronflement. Mais que sait en vérité l’homme de lui-même ? Et même, serait-il seulement capable de se percevoir lui-même, une bonne fois dans son entier, comme exposé dans une vitrine illuminée ? La nature ne lui dissimule-t-elle pas la plupart des choses, même en ce qui concerne son propre corps, afin de le retenir prisonnier d’une conscience fière et trompeuse, à l’écart des replis de ses intestins, à l’écart du cours précipité du sang dans ses veines et du jeu complexe des vibrations de ses fibres ! Elle a jeté la clef ; et malheur à la curiosité fatale qui parviendrait un jour à entrevoir par une fente ce qu’il y a à l’extérieur de cette cellule qu’est la conscience, et ce sur quoi elle est bâtie, devinant alors que l’homme repose, indifférent à son ignorance sur un fond impitoyable, avide, insatiable et meurtrier, accroché à ses rêves en quelque sorte comme sur le dos d’un tigre. Dans ces conditions, y a-t-il au monde un lieu d’où surgirait l’instinct de vérité ?

Pour autant que l’individu tient à se conserver face à d’autres individus, il n’utilise son intelligence le plus souvent qu’aux fins de la dissimulation, dans l’état de nature. Mais dans la mesure où l’homme à la fois par nécessité et par ennui veut vivre en société et en troupeau, il lui est nécessaire de conclure la paix. Or ce traité de paix apporte quelque chose comme un premier pas en vue de cet énigmatique instinct de vérité. En effet, ce qui désormais doit être la « vérité » est alors fixé, c’est-à-dire qu’il est découvert une désignation uniformément valable et contraignante des choses, et que la législation du langage donne aussi les premières lois de la vérité car à cette occasion et pour la première fois apparaît une opposition entre la vérité et le mensonge. Le menteur utilise les désignations pertinentes, les mots, pour faire apparaître réel l’irréel ; il dit par exemple : « je suis riche », alors que pour qualifier son état c’est justement « pauvre » qui serait la désignation correcte. Il mésuse des conventions établies en opérant des substitutions arbitraires ou même en inversant les noms. S’il agit ainsi de façon intéressée et de plus préjudiciable, la société ne lui fera plus confiance et par là même l’exclura. En l’occurrence, les hommes fuient moins le mensonge que le préjudice provoqué par un mensonge. Fondamentalement, ils ne haïssent pas l’illusion mais les conséquences fâcheuses et néfastes de certains types d’illusions. C’est seulement dans ce sens ainsi restreint que l’homme veut la vérité. Il désire les suites favorables de la vérité, celles qui conservent l’existence ; mais il est indifférent à l’égard de la connaissance pure et sans conséquence, et il est même hostile aux vérités qui peuvent être préjudiciables ou destructrices. »

Nietzsche, Vérité et mensonge au sens extra-moral, trad. parMichel Haar et Marc B. de Launay.

Dissertation

Sujet :

« Selon Friedrich Nietzsche :

« C’est seulement dans ce sens ainsi restreint que l’homme veut la vérité. Il désire les suites favorables de la vérité. »

Vous commenterez et discuterez cette affirmation à la lumière de votre lecture des œuvres au programme. »

Bon courage ! 

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